La Partition du Chef d'Orchestre : Réseau Social

Publié le par lodicee

Parce que les réseaux formels et informels de l’organisation s’entremêlent en permanence, le management a un rôle déterminant dans la diffusion des informations auprès des collaborateurs ; encore plus, pendant la construction des changements.

Le mot d’ordre est : « Communiquer intensément ! » pour reprendre l’injonction de Benoît Grouard, qui poursuit en rappelant que « la communication permet d’informer à la fois sur le déroulement du processus [des changements] et également de générer un foisonnement d’idées qui enrichit le processus et l’accélère. »[1]

Quand j’emploie, le mot ‘injonction’, c’est à dessein : si le management ne prend pas en charge la communication, elle se fera sans lui. Les réseaux tissés par les individus prendront le relais, et les outils à leur disposition à l’intérieur comme à l’extérieur de l’organisation en faciliteront la diffusion.
Et à l’extérieur, le volume et la vitesse de transmission des informations dépassent largement les capacités en place dans l’organisation.

La planète toute entière est entrée dans ce que Joël de Rosnay appelle l’écosystème informationnel : « un système nerveux [dans lequel l’individu est l’un] des neurones, [… Internet en étant]  le cerveau mondial »[2].
La profusion d’informations et des moyens de les recevoir ou de les transmettre sont en train de bouleverser la façon de communiquer en entreprise.

Les individus, et pas simplement les plus jeunes –  technophiles par nature – manipulent avec aisance, tous ces nouveaux outils de la communication. Ce qu’ils ne trouvent pas dedans, ils le chercheront dehors !
Et avec un risque potentiel pour les organisations : « Faute d’outils en interne, certains salariés ouvrent des communautés d’entreprises voire des groupes de travail sur un Internet public très peu sécurisé ! »[3]
Un risque de fuites de données sensibles mais aussi un risque en terme d’image ; une image dont, aujourd’hui,  plus aucune organisation ou entreprise, ne sauraient se dispenser. « Alors que l’instantanéité de l’information est désormais la règle, que les e-réputations se font et se défont sur la toile, aucune entreprise [ou organisation] ne peut plus espérer prospérer sans se faire entendre. »[4]

Le vieil adage ‘Pour vivre heureux, vivons caché’ a fait long feu[5]
.  Les individus se retrouvent, donc, interconnectés, créant des liens sociaux, des réseaux sur les plateformes d’échanges.

« Leur pouvoir s’en trouve renforcé dans la vie personnelle mais aussi dans sa facette professionnelle. Effet de levier garanti.  […] Pourtant blogs, wikis et réseaux sociaux sont de formidables outils que les entreprises [ou organisations] tardent à intégrer. »
[6]
Et le retard dans leurs mises en place ne fait que creuser le fossé qui sépare l’intérieur de l’extérieur de l’organisation, le management de son rôle hiérarchique.


[1] Benoît Grouard  , Francis Meston : L’entreprise en mouvement – Dunod – Paris 2005 – p.71 et p.339

[2] Joël de Rosnay : 2020, Les scénarios du futur – Des Idées et des Hommes – Paris 2007 – p.74

[3] Edouard Laugier : Schumpeter 2.0 – Article paru dans le Nouvel Economiste n°1412 du 13 au 19 décembre 2007

[4] Franck Haufrecht : Du bon côté du miroir – Article paru dans Cahier du « Monde » n°19590 du Jeudi 17 janvier 2008

[5] Jean-Pierre Claris de Florian : Le grillon – Les Fables – Il est possible de retrouver l’ensemble des écrits de J.P. Florian sur le site suivant : http://poesie.webnet.fr/poemes/France/florian/3.html

[6] Edouard Laugier dans op.cit.

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